Zusammenfassung: | Résumé Cet article aborde la question des changements, dans la très longue durée, de la division internationale du travail à partir d'un observatoire qui est l'échange de produits de luxe. Cette approche est loin d'être mineure, car le commerce international s'est structuré, à l'époque moderne, à partir de ces produits de prix élevé. Dans la première moité du $ XIX^{e} $ siècle, les trois évolutions les plus importantes ont été la régression structurelle des exportations de l'Asie des produits de haute qualité vers les produits primaires, la situation d'exportateur primaire des États-Unis et la division du travail entre Grande-Bretagne et France, entre exportations de produits industriels de qualité moyenne et exportations de produits de luxe et demi-luxe. Cette division internationale du travail marque encore fortement les échanges du $ XX^{e} $ siècle. Au travers de cette étude sont recherchés les déterminants de la division internationale du travail, qui ne se comprend guère avec l'analyse économique standard d'inspiration ricardienne ou néoclassique. Des raisons complexes—provenant de la structure sociale des marchés des pays exportateurs, de leurs traditions de savoir-faire, des pratiques et des circuits commerciaux, des usages de paiement et de la structure des circuits des compensations internationales—expliquent que les actions individuelles des agents économiques convergent vers des configurations macroéconomiques qui ont leurs logiques propres.
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