Église et démocratie

Toute l’histoire de la civilisation occidentale peut être condensée à travers le prisme des rapports entre l’Église et les pouvoirs séculiers et entre le domaine du religieux et celui du politique. Et l’essentiel tient en ce que les deux couples d’oppositions ne se sont jamais superposés. Dans la co...

Ausführliche Beschreibung

Bibliographische Detailangaben
Veröffentlicht in:Revue de droit canonique. - Strasbourg : Univ., 1951. - 73(2023), 2, Seite 271-290
1. Verfasser: Donegani, Jean-Marie 1948- (VerfasserIn)
Format: Aufsatz
Sprache:French
Veröffentlicht: 2023
Zugriff auf das übergeordnete Werk:Revue de droit canonique
Schlagworte:Demokratie Staat Kirche
Beschreibung
Zusammenfassung:Toute l’histoire de la civilisation occidentale peut être condensée à travers le prisme des rapports entre l’Église et les pouvoirs séculiers et entre le domaine du religieux et celui du politique. Et l’essentiel tient en ce que les deux couples d’oppositions ne se sont jamais superposés. Dans la concurrence entre le pouvoir de la papauté et celui des royautés, les deux autorités ont revendiquées l’une et l’autre la plénitude du pouvoir, à la fois temporel et spirituel. Quant à la condamnation de la modernité politique par l’intransigeantisme romain, elle a toujours porté sur le libéralisme mais non sur la démocratie. Toutefois, le modèle politique célébré par le magistère (notamment par Pie XII dans son radio-message de noël 1944) n’est pas celui de la démocratie représentative où c’est le citoyen qui est souverain, mais celui de la démocratie incarnative où c’est le peuple comme réalité organique qui est souverain au-delà de la sérialité des individus.
The entire history of Western civilization can be condensed through the prism of the relationship between the Church and secular powers and between the religious and political domains. The essence lies in the fact that the two pairs of oppositions have never overlapped. In the competition between the power of the papacy and that of the monarchies, both authorities claimed the fullness of power, both temporal and spiritual. As for the condemnation of political modernity by Roman intransigentism, it has always focused on liberalism but not on democracy. However, the political model celebrated by the magisterium (especially by Pius XII in his Christmas radio message of 1944) is not that of representative democracy where the citizen is sovereign, but that of incarnative democracy where the people as an organic reality are sovereign beyond the seriality of individuals.
ISSN:0556-7378